Discours de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France
C’est un grand plaisir d’être ici à l’Economic Club de New York. Henry James, le grand romancier américain, new-yorkais de naissance, était également un fin connaisseur de l’Europe. Il a notamment écrit : « C’est un destin complexe que d’être américain, et l’une des responsabilités que cela implique est de lutter contre une valorisation superstitieuse de l’Europe »*[1]. 150 ans plus tard, on peut presque inverser cette citation. C’est un destin complexe que d’être Européen aujourd’hui. Et il nous appartient de reconnaître nos similarités et nos différences avec les États-Unis et d’échapper à la tentation de trop s’appuyer sur nos homologues d’outre-Atlantique pour orienter nos décisions économiques. La politique monétaire n’échappe pas à cette tentation. Il existe souvent une perception selon laquelle la BCE ne peut pas agir, ou n’agira pas, à moins que la Fed ne le fasse d’abord. Soyons clairs d’emblée : comme l’a déclaré Christine Lagarde jeudi dernier, « nous dépendons des données, pas de la Fed » *[2] . Nous prenons nos décisions conformément à notre mandat domestique d’une inflation à 2 % et en évaluant au mieux les données et les perspectives de la zone euro. Continuer la lecture…