Bruno Colmant

Bruno Colmant, enseigne à l'université et est un financier, fiscaliste, auteur et économiste belge. Membre de l'Académie royale de Belgique, il conseille aussi des gouvernements et chefs d'entreprises dans le domaine de l'économie. Il fut également juge consulaire du Tribunal de commerce de Bruxelles. Actuellement, il est président du conseil d’administration de Brederode SA.
Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Des temps indécis

09 juillet 2016

Chaque semaine, le montant des obligations souveraines qui présentent un taux d’intérêt négatif s’amplifie. Il atteint presque 12.000 milliards de dollars, soit l’équivalent de 15 % du PIB mondial. Partout, les taux d’intérêt baissent ou sont infléchis par les banques centrales, malgré des injections monétaires sans précédent. Cette situation est à proprement parler incroyable : les dettes publiques atteignent un niveau inconnu depuis des temps préhistoriques tandis que les taux d’intérêt sont au plus bas depuis leur conceptualisation. Continuer la lecture…

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Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Et si la politique monétaire dérivait ?

24 juin 2016

Depuis plus d’un an, la Banque Centrale Européenne (BCE) achète des obligations d’Etat pour créer de la monnaie. Des dettes publiques garantissent donc un bien public. Mais, depuis un mois, la BCE a étendu son rachat de titres à des dettes d’entreprises. Que penser de cette évolution qui rend extrêmement perplexe la plupart des économistes, y compris au sein des banques centrales qui se demandent elles-mêmes si la politique monétaire ne s’emballe pas dans sa propre dynamique ? Continuer la lecture…

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Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

L’accord de Shanghai

07 juin 2016

Depuis des trimestres, les milieux financiers américains bruissent de rumeurs d’une hausse des taux d’intérêt, dont le suspense est savamment entretenu par la Federal Reserve. Cette augmentation des taux n’est pas nécessaire, mais elle convoie une valeur informationnelle portant sur la normalisation du circuit monétaire américain. 

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Bruno Colmant

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Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Europe, notre passé ou une histoire passée ?

29 mai 2016

Parfois, je ressens un effroi devant une perception de dégénérescence européenne. À ces moments, il faut bien sûr éviter de tomber dans la pathologie des théories déclinistes, qui accompagnent d’ailleurs toute l’évolution humaine. Mais, pourtant, des questions doivent être posées. Nous sommes un continent âgé et géré par des dirigeants qui ont, eux-mêmes, été imprégnés des dimensions morales européennes que les générations successives diluent. Ce qui était le passé de la mémoire des guerres devient l’histoire des plus jeunes. Ne sommes-nous pas ancrés dans des réalités disparues, à savoir celle d’un continent deux fois martyr des guerres et qui en avait tiré une certaine légitimité humaniste ? Le risque est donc que les fondements de l’Europe, à savoir la nécessité d’assurer la paix entre des pays qui partagent des frontières communes, soient progressivement disqualifiés.

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Bruno Colmant

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Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

L’exemple français du micro-entrepreneur

22 mai 2016

Le renouveau de notre économie passe par la créativité et l’innovation. C’est d’autant plus important que les modes d’organisation commerciale sont bouleversés dans l’ère digitale (ou numérique). Celle-ci promeut de nouveaux écosystèmes décentralisés mettant directement en rapport, d’une part, des vendeurs ou prestataires et, d’autre part, des acheteurs ou des utilisateurs de biens et de services. Qualifiée de collaborative, cette nouvelle économie est fluente et est fondée sur des réseaux. Chacun devient progressivement indépendant afin de mettre, selon des implications variables, ses compétences sur un marché qui n’est plus celui « du travail » mais des projets. On pourrait même imaginer que ce nouvel environnement professionnel ressemble de plus en plus à une immense salle d’enchères au sein de laquelle des apporteurs de travail et de capitaux se rencontrent.

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Bruno Colmant

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Un tsunami de dettes publiques

14 avril 2016

Le FMI confirme ce que les statistiques instruisaient depuis des années : les dettes publiques, exprimées en pourcentage du PIB, sont au plus haut niveau depuis la seconde guerre mondiale. Mais, en vérité, elles sont au plus haut depuis deux siècles, voire depuis le début de l’humanité. En même temps, le taux d’inflation et le taux de croissance sont anémiques. Comment s’extraire de cette situation?

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Bruno Colmant

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Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

L’intérêt négatif constitue l’abstention devant le futur

23 mars 2016

Les taux d’intérêt négatifs reflètent le contexte déflationniste : face à un manque d’inflation, reflétant le contexte récessionnaire de nos économies, la BCE impose une inflation au travers de taux d’intérêt négatifs puisqu’il s’agit d’éroder le pouvoir d’achat de la monnaie qui se réfugie dans sa propre liquidité. Inversement, on peut concevoir le taux d’intérêt négatif comme une cause de déflation. En effet, un déposant qui prête de la monnaie à un taux d’intérêt négatif paie pour la sécurité et la liquidité immédiate de cette dernière. Il place donc la préférence pour la liquidité au-dessus de toute autre décision puisqu’il renonce à un rendement supérieur sur tout autre placement en acceptant de s’appauvrir pour cette même liquidité. Continuer la lecture…

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Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

BCE : la magie s’estompe

07 mars 2016

Les injections de liquidités ne semblent avoir aucun effet positif pour les économies européennes, à part celui de faciliter le refinancement des dettes publiques à des taux d’intérêt historiquement bas et d’affaiblir l’euro. En effet, l’inflation et la demande restent basses. Ce n’est pas étonnant : les injections monétaires ne sont qu’indirectement efficaces au travers de l’évitement de l’obligation qui incombe aux banques et aux entreprises d’assurances de financer les Etats. Continuer la lecture…

Bruno Colmant

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Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Dette publique et monnaie : le futur se rappelle à notre souvenir

03 mars 2016

Les chiffres de l’inflation de la zone euro sont exécrables. La théorie classique ne s’applique plus : l’inflation baisse malgré des injections monétaires titanesques et des taux d’intérêt négatifs. Pourquoi ? C’est difficile à dire. D’autres facteurs affectent la demande : vieillissement de la population, peur du futur et accumulation d’épargnes de précaution, pertes d’emplois liées à la révolution digitale, inégalité des revenus, incapacité mentale à sortir des schémas de pensée classique… Que sais-je ? Continuer la lecture…

Bruno Colmant

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Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Des taux d’intérêt négatifs sur certains carnets d’épargne ?

25 février 2016

Dans quelques jours, il est probable que la BCE baisse à nouveau ses taux de dépôts. En juin 2014, le BCE abaissa à -0,1% son taux de dépôt pour les banques commerciales, avant de le porter à -0,2 % en septembre 2014 et à -0,3 % en décembre 2015. Certains le voient à -0,6 % en décembre 2016. La question est désormais de savoir si les taux d’intérêt négatifs vont se diffuser aux dépôts bancaires des particuliers et des entreprises sous la pression politique et de la BCE? Je le crains. Il est probable que les dépôts réglementés de moins de 100.000 € soient protégés avec un taux d’intérêt plancher de 0,01 %, soit un point de base. Par contre, les dépôts de plus de 100.000 € pourraient éventuellement être affectés d’un taux négatif. Cette situation, indirectement imposée par la BCE, serait bien sûr extrêmement néfaste car l’épargne serait violentée. Continuer la lecture…