Les tests de résistance du FMI confirment que les banques et les compagnies d’assurances belges sont capables de supporter des chocs importants

09 mars 2018

La Banque nationale de Belgique accueille favorablement les résultats de l’examen quinquennal du secteur financier belge réalisé par le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du PESF (Programme d’évaluation du secteur financier). Selon le FMI, le secteur financier belge est devenu plus robuste ces dernières années. Les banques et les compagnies d’assurances belges sont aujourd’hui capables d’absorber des risques ou des chocs macrofinanciers.

Dans ses recommandations, le FMI pointe notamment les défis à relever sur le marché hypothécaire et l’importance que revêt le contrôle prudentiel des filiales de groupes bancaires.

En 2017, le Fonds monétaire international (FMI) a évalué la santé du secteur financier belge et a examiné le contrôle financier et la réglementation financière en Belgique. Ce Programme d’évaluation du secteur financier (PESF) constitue un exercice quinquennal pour les pays présentant un secteur financier d’importance systémique, comme la Belgique. Ce PESF est indépendant de la mission annuelle menée au titre de l’article IV, dans le cadre de laquelle le FMI procède à un examen de la politique économique de ses pays membres. Ce rapport est lui aussi publié ce jour. Le dernier rapport PESF consacré à la Belgique remonte à 2012. Le rapport PESF portant sur notre pays a été établi au terme de trois missions du FMI en Belgique et à Francfort. Au cours de ces missions, l’équipe du PEFS a mené des discussions techniques approfondies avec la Banque nationale et la Banque centrale européenne (BCE). L’équipe du PESF s’est par ailleurs également entretenue avec la FSMA, le SPF Finances, le cabinet du ministre des Finances, le Conseil de résolution unique européen et plusieurs établissements financiers et fédérations sectorielles. L’équipe du PESF a également étroitement collaboré avec la Banque nationale et la BCE lorsqu’il s’est agi de procéder aux tests de résistance du secteur des banques et des assurances.

Le 8 mars, le Conseil d’administration du FMI a publié le rapport PESF consacré à la Belgique. Le FMI souligne que le secteur financier belge est nettement plus robuste que lors du PESF précédent. Les banques belges ont ainsi renforcé et réduit leurs bilans. Les tests de résistance réalisés par le FMI en collaboration avec la Banque nationale et la BCE montrent que le secteur belge des banques et des assurances est capable d’absorber les risques induits par une simulation de nette détérioration des conditions macrofinancières.

Défis et recommandations

Parallèlement à cette évaluation globalement positive de la santé du secteur financier belge, le FMI attire également l’attention sur certains défis à relever. Le FMI pointe ainsi des vulnérabilités potentielles du secteur de l’immobilier résidentiel belge, qui tiennent à la conjoncture économique favorable actuelle. Le FMI constate notamment une hausse des prêts hypothécaires accordés. Le FMI relève par ailleurs l’augmentation du taux d’endettement des ménages belges. Pour ces raisons, le FMI exprime son soutien à l’exigence macroprudentielle complémentaire de fonds propres proposée par la Banque nationale. Cette mesure doit faire en sorte que les banques renforcent leurs coussins de fonds propres destinés à absorber les éventuelles pertes qu’elles subiraient sur leur portefeuille de crédits hypothécaires. Afin de pouvoir anticiper efficacement les évolutions macroprudentielles, le FMI suggère en outre également de simplifier les procédures décisionnelles relatives à des mesures macroprudentielles. Cette recommandation continuera à être analysée par la Banque nationale.

Le FMI s’intéresse par ailleurs aussi au développement d’une union bancaire européenne. Selon le FMI, aussi longtemps que l’union bancaire européenne ne sera pas achevée (il n’existe ainsi toujours pas de mécanisme européen de garantie des dépôts), le contrôle prudentiel au niveau d’un groupe bancaire européen devra accorder suffisamment d’attention prudentielle aux filiales d’importance systémique de ce groupe. Il s’agit d’un point essentiel pour la Belgique, dans la mesure où un certain nombre de filiales d’importance systémique occupent une position-clé au sein du secteur financier. Dans ce contexte, le FMI souligne également la nécessité, pour les filiales, de détenir suffisamment de fonds propres et de liquidités durant la période transitoire qui mènera à une union bancaire complète.

De plus amples détails quant aux différentes recommandations sont disponibles dans l’« Évaluation de la stabilité du système financier » et dans les trois notes techniques y afférentes. Ces notes traitent respectivement 1) du contrôle du secteur bancaire et des assurances et des conglomérats financiers, 2) de la maîtrise des crises financières et 3) des tests de résistance du secteur belge des banques et des assurances.

La Banque nationale accueille favorablement les résultats de l’analyse et les recommandations du rapport PESF. En concertation avec les autres autorités belges, la Banque nationale va, dans le courant de 2018, prendre l’initiative de mettre en œuvre les recommandations qui lui ont été adressées.

Source : BNB

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