Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

L’euro à 18 pays était une erreur avérée…mais c’est trop tard

18 novembre 2014

De nombreuses voix s’élèvent pour revenir aux devises nationales et désintégrer l’euro. Ce débat exigerait une gigantesque étude, mais, à mon intuition, ce ne serait pas une bonne idée. Ce serait même une idée dangereuse.

En effet, une telle opération, si tant est qu’elle soit envisageable, supposerait un contrôle des capitaux et des mouvements des hommes très stricts. Il s’agirait donc d’un renoncement temporaire à la mobilité des facteurs de production et de la démocratie. Il en résulterait des troubles sociaux inconnus car l’équivalent général à l’économie, c’est-à-dire la monnaie qui structure les rapports sociaux, perdrait son attribut de confiance.

Les pays du Nord de l’Europe seraient immédiatement frappés par une réévaluation déflationniste de leur nouvelle devise tandis que les pays du Sud subiraient une terrifiante dévaluation inflationniste.

Le secteur bancaire serait désintégré et les pays faibles devraient faire un immédiat aveu de banqueroute publique (ce qui serait d’ailleurs une des justifications de sortie de l’euro).
L’aboutissement de cette aberration économique de la monnaie unique ne se situe pas dans un retour brutal aux devises nationales, mais plutôt dans un rééchelonnement probable et insidieux des dettes publiques.



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