Joseph Trompette

L’Europe : Titanic ou Radeau de la Méduse ?

11 octobre 2014

Bien des changements se sont produits dans le monde… Et pourtant rien ne semble avoir réellement changé ? En effet, quoique plus endettés que jamais, les USA et leur dollar restent toujours incontournables… Malgré un – soi-disant – printemps arabe, les sunnites et les chiites se déchirent tant et plus sous l’instigation des occidentaux… La Chine et l’Extrême Orient en général continuent leur progression vers une position économico-financière stratégique. Par contre, des tréfonds de son labyrinthe linguistique et culturel, l’Europe cherche toujours une issue à sa situation catastrophique.

Quitte à répéter ce que chacun sait, chacun des pays qui composent la CE est endetté de façon plus ou moins grave.  Quoique moins menacé par les agences de notation américaines, l’euro bat de l’aile. Si celui-ci est trop faible, le remboursement de la dette augmente; si celui-ci se renforce, ce sont les exportations qui s’effritent…

L’Europe de l’Ouest n’a plus de ressources naturelles qui pourraient justifier une industrie lourde; elle n’a pas non plus développé d’activités alternatives qui puissent compenser son hégémonie industrielle perdue, les universités ne fournissent plus d’ingénieurs, ni de créateurs ou entrepreneurs,… et lorsqu’ils sont tout cela à la fois, ils émigrent !

Les investisseurs étrangers, comme Caterpillar, Ford, Arcelor-Mittal, gros pourvoyeurs de travail, quittent le sol européen, à la fois découragés par la hausse des taxes qui engendre des coûts de main d’oeuvre exorbitants et par la faiblesse de la consommation engendrée par les deux facteurs précédents. Le chômage devient endémique. Ajouté à cela, le vieillissement de la population, qui pourrait être intelligemment compensé par les populations immigrées et leur addiction aux grandes familles, se heurte à une « allergie » de plus en plus virulente de la part des autochtones…
Le poids social pèse lourdement à la fois sur les budgets, mais également sur le climat social qui se dégrade partout, avec des risques de guerres civiles qui – jusqu’à présent – sont savamment jugulés. La perte des valeurs fondamentales, qui ont fait la force de l’Europe Occidentale, se heurte à d’autres cultures, « envahissantes » à la fois par la force de leurs modèles religieux ou économiques. La conviction à l’Islam fédère une majorité des peuples à travers le monde. Les économies de l’Extrême Orient sont construites sur la confiance de ces mêmes peuples en eux-mêmes d’abord, mais aussi et surtout sur un contexte économique actuellement favorable. L’Occident et essentiellement les USA continuent eux à tenter d’imposer leur dictat par la force. En direct ou par organisations et personnes interposées. Entraînant ainsi leurs « obligés* » dans des guerres qu’ils ne peuvent plus mener seuls. (* OTAN, Emirats Arabes Unis, Qatar, Arabie Saoudite,…)

Nos gouvernants ‘font semblants ‘ et s’agitent, toujours préoccupés des élections et des sondages

Et que fait le nord ouest de l’Europe ? La plupart des gouvernements d’Europe Occidentale n’ont qu’un seul credo : l’austérité ! Mais aucune réelle mesure structurelle visant à inverser les processus n’est prise. Les dépenses des états restent trop souvent somptuaires. Ainsi, des pays endettés comme la Belgique n’hésitent pas à dépenser des dizaines de millions d’euros pour faire la guerre à Kadhafi ou pour aider la France (qui n’en avait pas besoin !) au Mali ? Le train de vie des nombreux gouvernements régionaux belges n’est pas remis en cause. Ceux-ci ne survivent que par les ponctions de plus en plus importantes sur les richesses générées par le travail, que ce soit sur les entreprises ou les travailleurs, entraînant ainsi la spirale des processus de désertification économique et sociale décrite ci-dessus. Quelques voix s’élèvent pour prôner la relance (i.e. le Gouvernement de la gauche en France), mais au vu du peu de succès engrangés, ces alternatives sont moquées… Mis à part en Allemagne, aucune mesure significative visant à l’innovation et/ou à la reconversion vers un nouveau modèle socio-économique n’est entamée. Nos gouvernants n’ont aucune vision. Ils « font semblants » et s’agitent, toujours préoccupés des élections et des sondages. Ils ont abdiqué depuis longtemps et s’accrochent à leurs fonctions. L’Européen en général n’a pas encore compris – ou admis – que le centre du monde avait quitté nos contrées depuis déjà un certain temps. Et personne ne le lui explique. Alors, quelles sont les issues prévisibles de cette situation désastreuse : Titanic ou Radeau de la Méduse ?

1. Dans le cas d’une issue à la Titanic, c’est l’anéantissement total, mais après avoir d’abord percuté un mur !

2. Dans le cas du Radeau de la Méduse, ce sera plutôt une mort lente pour la plupart, avec quelques rescapés, malades ou handicapés pour des décennies.

Pour ma part, je crois plus à la vraisemblance d’une issue de type 2. Celle-ci est d’ailleurs déjà amorcée.

Joseph Trompette



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