Le PDG de Bpost, Jean-Paul Van Avermaet, a été démis de ses fonctions par le conseil d’administration de l’entreprise postale. M. Van Avermaet était sous le feu des critiques depuis un certain temps, non seulement en raison des mauvais résultats d’exploitation, mais aussi parce qu’il a été cité dans une enquête sur la fixation des prix au sein de son entreprise précédente. Le fait qu’il ait donné si peu d’informations à ce sujet au conseil d’administration a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, déclare la ministre des Entreprises publiques Petra De Sutter (Verts).
«Le Conseil d’Administration de bpost a décidé de mettre un terme, avec effet immédiat, à la collaboration avec M. Jean-Paul Van Avermaet en tant que CEO et a décidé de suspendre M. Van Avermaet en tant qu’administrateur de bpost dans l’intérêt de l’entreprise», a communiqué dans la nuit de dimanche à lundi bpost.
Il est précisé que «la recherche d’un nouveau CEO est lancée» et qu’entre temps les pouvoirs de gestion journalière sont délégués au président du conseil d’administration François Cornelis. «Si et dès qu’il y aura lieu de le faire, d’autres communications seront faites au marché», signale encore le communiqué de l’entreprise postale.
Une enquête en cours
On dirait la chronique d’un licenciement annoncé, celui de Jean-Paul Van Avermaet chez Bpost. M. Van Avermaet, en poste depuis à peine un an, a fait la une de l’actualité après qu’il a été révélé l’été dernier que, en tant qu’ancien dirigeant de la société de sécurité G4S, il avait pu être impliqué dans une fixation illégale des prix. C’est le sujet d’une enquête belge et américaine.
Cette semaine, il est ressorti que le CEO n’avait plus le soutien de plusieurs administrateurs au sein de bpost. En outre, la société a également annoncé des résultats financiers décevants, qui ont fait chuter les actions.
Selon De Standaard et De Tijd, c’est le gouvernement fédéral, actionnaire principal de bpost, qui a insisté dimanche pour procéder au licenciement immédiat de M. Van Avermaet. Le conseil d’administration aurait alors confirmé ce licenciement dans la soirée.
M. Van Avermaet est concerné par une enquête de l’Autorité belge de la concurrence, qui suspecte une entente illégale sur les prix entre différentes sociétés de sécurité et de gardiennage dont G4S (avec Securitas et Seris), qu’il dirigeait auparavant. Une enquête est aussi menée par le ministère américain de la Justice, avec d’importantes conséquences pour le patron et son entreprise.
La semaine dernière a également été marquée par de mauvais résultats boursiers. Mercredi, l’action Bpost a subi une chute de quelque 20 %. Cette situation a considérablement affaibli Bpost, contrairement aux autres services postaux qui réalisent des bénéfices grâce à l’augmentation des livraisons de colis.
Pour le gouvernement, et en particulier pour la ministre des Entreprises publiques Petra De Sutter (Verts), l’agitation autour de Van Avermaet n’était plus tenable. « J’ai hérité de ce dossier et j’ai insisté dès le premier jour pour trouver une solution avec le conseil d’administration », a-t-elle déclaré dans « De morgen » sur Radio 1.
Update du mercredi 17 mars
Le Conseil d’administration de bpost a décidé à l’unanimité de nommer Dirk Tirez comme CEO ad interim du groupe bpost.
Le Conseil d’administration a demandé à Dirk Tirez de poursuivre la mise en œuvre de la stratégie de l’entreprise sans relâche et de maintenir le dialogue social. Le Conseil d’administration invite le Comité exécutif du Groupe à se concentrer sur la réalisation des résultats des business units Mail & Retail, Parcels & Logistics Europe-Asie et Amérique du Nord.
Le Conseil d’administration accélérera le processus de sélection du nouveau PDG. Le comité de rémunération et de nomination sera assisté par Korn Ferry, qui a été désigné comme consultant en recherche de cadres.
Le Conseil d’administration souhaite à Dirk Tirez de réussir dans sa mission.
