Stefan Duchateau
Professeur de gestion des risques/Conseiller auprès de HU Bruxelles et Argenta
19 septembre 2022
Banque de connaissances
Vous ne nous entendrez pas vite dire du mal des descendants de l’illustre famille du felis silvestris catus[i]. Contrairement à leurs ennemis jurés à quatre pattes, qui vous trahiraient sans hésiter pour une croquette pour chien de plus, ces nobles animaux domestiques ont sincèrement et volontairement choisi d’adoucir le sort de l’humanité par leur agréable compagnie. En même temps, ils éloignent les rongeurs de votre maison et débarrassent votre jardin des spécimens faibles de la population d’oiseaux. Question de maintenir cette espèce aussi en bonne santé. En revanche, nous faisons preuve de beaucoup moins de compréhension pour les anciens décideurs politiques qui, au cours de la décennie écoulée, ont dégradé le citoyen européen au rang de spécimen affaibli de l’espèce humaine. En liant leur sort en termes d’approvisionnement énergétique dans une structure d’offre quasi monopolistique aux ambitions et aux frustrations du Kremlin, les consommateurs et l’industrie européens sont devenus un oiseau sans défense pour le chat russe. Sans un changement audacieux de la politique énergétique, le vieux continent sera confronté à un sombre destin darwinien. Les dirigeants cachés derrière le mur de briques rouges à Moscou, presque en face de l’incomparable cathédrale Saint-Basile, ne vont évidemment pas laisser passer l’occasion d’étrangler l’Europe, avec la ferme conviction que cela entraînera une perte de popularité significative du soutien européen à l’Ukraine. Le roi Hiver, qui a également déjà été un allié crucial des Russes pendant les années traumatisantes de l’occupation allemande, risque à présent aussi de jouer un rôle crucial dans les mois à venir.
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