Faute d'assoupir la dette, on assouplit la monnaie !

18 novembre 2015

Bruno Colmant
Toutes les banques centrales procèdent à un immense assouplissement quantitatif (ou quantitative easing). Faute de pouvoir assoupir la monnaie, on l’assouplit : il s’agit de l’étirer pour que la surface de l’offre monétaire dépasse la surface d’absorption de l’économie réelle afin de créer de l’inflation. Les banques centrales refinancement donc les Etats qui sont à la fois les adjudicateurs et les souscripteurs (indirects) de leur propre dette. Car, ne nous égarons pas : le vrai problème que cache la création monétaire, c’est la dette publique les banques centrales financent désormais, en relais à l’épargne domestique.

Mais un assouplissement monétaire, si tant est qu’il doit indispensable, est un fusil à un coup. Une fois la rotative à billet lancée, on ne peut plus l’arrêter, sauf à faire face à un choc de croissance. Ainsi, au Japon, la création monétaire semble, à ce stade, ineffective, ce qui conduira probablement les autorités monétaires nipponnes à l’amplifier, au travers de ce qu’on qualifie désormais de « qualitative » quantitative Easing, c’est –à-dire une extension du programme de rachat d’actif à des dettes privées. Il faudra donc continuer, partout, à inonder l’économie de cash.
Bien sûr, le point final, c’est la soustraction des dettes par la monnaie, ce qui conduit à annihiler tant les dettes que la monnaie. Cela s’appelle une hyperinflation qui précède la mort de la monnaie. Mais on en est très loin. Et c’est pour cela qu’il faut poursuivre les assouplissements quantitatifs…



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