La dette émergente souveraine demeure attrayante dans un monde en mal de rendements

18 mai 2015

C’est ce qu’affirme Luca Paolini de Pictet Asset Management. Nous restons surpondérés en actions, la classe d’actifs jouissant de perspectives encourageantes, puisque les banques centrales continuent d’injecter d’importantes liquidités et que les perspectives économiques mondiales demeurent globalement positives. Bien que plusieurs indices boursiers aient atteint des niveaux record ces dernières semaines, les actions ne sont pas chères par rapport aux obligations.

Nous conservons un positionnement neutre à l’égard des obligations; le programme d’assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne et l’amélioration de la croissance économique devraient exercer des pressions antagonistes sur les emprunts d’Etat, maintenant les rendements au sein d’une étroite bande de fluctuation. Nous gardons également un positionnement neutre vis-à-vis du dollar.

S’agissant de l’allocation géographique, nous continuons de privilégier l’Europe et le Japon, portés par une dynamique bénéficiaire plus soutenue et des conditions de liquidités plus favorables qu’aux Etats-Unis.

En termes sectoriels, nous conservons une orientation cyclique au sein du portefeuille, avec une préférence pour les secteurs appelés à profiter des augmentations des dépenses d’investissement. Ce positionnement se reflète dans une surpondération de l’industrie, secteur présentant en outre des valorisations intéressantes. Le secteur de la technologie jouit lui aussi de valorisations attrayantes et devrait profiter des investissements accrus des entreprises. Nous sommes également positifs à l’égard des banques: celles-ci ont en effet assaini leurs bilans et sont bien positionnées pour tirer parti du redressement du cycle du crédit.

Alors que les rendements des emprunts d’Etat de référence se situent à des niveaux bas non durables, la poursuite des mesures de relance monétaire des banques centrales aux quatre coins du monde devrait profiter de manière disproportionnée aux segments obligataires dont les valorisations sont proches de leur valeur d’équilibre ou inférieures.

Nous continuons par conséquent de privilégier la dette émergente en dollars et les obligations européennes à haut rendement. Selon nos modèles, les valorisations de la dette émergente libellée en dollars sont clairement incompatibles avec la solvabilité des émetteurs souverains. Ukraine et Vénézuela mis à part, rien n’indique en effet que les émetteurs souverains aient davantage de difficultés à assurer le service de leur dette extérieure, même si la croissance des marchés émergents reste molle.

Le spread de rendement du marché se situe selon nous à un écart type au-dessus de ce que nous considérons comme la valeur d’équilibre. En outre, le jeu de l’offre et de la demande devrait également soutenir la classe d’actifs. Les statistiques que nous suivons montrent que la dette émergente en dollars a attiré quelque 80 % des flux d’investissements vers les marchés obligataires émergents depuis le début de 2015. Par ailleurs, le volume d’émissions d’obligations souveraines sur ces marchés a été éclipsé par les liquidités versées aux investisseurs au titre de remboursement d’emprunts ou de paiement de coupons.

Nous restons neutres à l’égard de la dette émergente en monnaies locales. S’il semble probable que la classe d’actifs soit soutenue par la détente des politiques monétaires dans de nombreuses régions du monde en développement, les perspectives des monnaies émergentes restent floues. Taux d’intérêt bas, faible demande de matières premières et décélération de la croissance en Chine sont autant de facteurs appelés à peser sur la progression des marchés émergents pendant un certain temps, avec des pressions à la baisse sur de nombreuses monnaies. Nous avons constitué des positions de sous-pondération du renminbi chinois, du peso colombien et du forint hongrois.

Nous maintenons enfin la surpondération des emprunts européens à haut rendement, la classe nous apparaissant comme la grande bénéficiaire de l’assouplissement quantitatif de la BCE. En outre, compte tenu de l’amélioration des conditions économiques dans la région, les sociétés de catégorie speculative grade ne devraient pas avoir de mal à payer les intérêts de leurs dettes. Les taux de défaut devraient donc rester largement inférieurs à la moyenne à long terme. Dans ce contexte, l’écart de rendement de ces titres par rapport aux Bunds – proches de 160 points de base au-dessus des niveaux observés durant l’été 2014 – paraît attrayant.

Source : Pictet Asset Management

 

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