La situation en Biélorussie et à sa frontière avec l’UE

30 novembre 2021
Banque de connaissances

Depuis des mois, la Lettonie fait face à une attaque hybride délibérée, cynique. Une attaque qui est organisée par le régime de Loukachenko. Et cette attaque met en péril la vie de civils innocents, attirés en Biélorussie par de fausses promesses. La Lettonie a réagi à cette attaque hybride de manière humaine, et en même temps très ferme.

Ursula von der Leyen: « L’Union européenne reste à vos côtés. Cela est très important pour nous. Il s’agit, par exemple, du soutien matériel destiné à contribuer à une gestion efficace de la frontière, en étroite coopération avec nos agences présentes sur le terrain – je veux parler de Frontex, de l’EASO et d’Europol. Et, comme je l’ai déjà annoncé la semaine dernière, nous triplons à présent les fonds de l’UE pour la gestion des frontières de la Lettonie, de la Pologne et de la Lituanie afin d’atteindre un total de 200 millions d’euros cette année et l’année prochaine.

Loukachenko a échoué dans sa tentative de déstabilisation de l’unité et de la solidarité de l’Union. Nous affrontons tous ensemble son attaque hybride. Mais il est important pour nous de tirer les leçons de ce que nous observons aujourd’hui. Car nous voyons que, pour détourner l’attention de leurs problèmes internes, nos opposants n’hésitent pas à lancer des attaques hybrides contre nous.

Ces attaques peuvent, et c’est pour cela qu’elles sont qualifiées d’hybrides, prendre plusieurs formes. Une composante importante est la désinformation, destinée à attiser les tensions au sein de la société — nous l’avons constaté également au cours de la pandémie, ce phénomène de vaste mésinformation; nous le voyons lors des élections. Et je suis très heureuse que nous nous rendions ensuite au centre pour la communication stratégique afin d’approfondir ce sujet, forts de l’expérience des deux parties, l’OTAN et l’Union européenne. Nous avons assisté à des cyberattaques; c’est également un moyen classique de lancer des attaques hybrides contre des individus, des institutions et des infrastructures. Et cela met directement des vies en danger. Ou, dans la situation actuelle, où nous constatons que des êtres humains sont instrumentalisés à des fins politiques.

Par conséquent, notre message est très clair: l’UE et l’OTAN travaillent main dans la main pour contrecarrer ces types d’attaques hybrides. Ensemble, nous testons et coordonnons notre réaction en cas de crise au cours d’exercices réguliers. Et nous intensifions notre coopération, que ce soit sur le plan de la résilience, sur le plan de l’appréciation de la situation ou sur le plan de la lutte contre la désinformation.

Permettez-moi de donner un bref éclairage sur la composante résilience. Nous venons de publier notre stratégie pour l’union de la sécurité. Et dans ce domaine, nous évaluons nos capacités et nos atouts pour faire face à ces types de menaces hybrides. C’est à cet égard que l’Union européenne dispose d’outils solides, couvrant les différents secteurs. Si nous examinons la situation à la frontière entre l’UE et la Biélorussie, nous avons mobilisé toute notre puissance diplomatique, en nous adressant à nos partenaires, mais aussi aux pays d’origine — avec beaucoup de succès — pour les convaincre de prendre leurs responsabilités, afin que leurs ressortissants ne soient pas piégés en Biélorussie. Nous avons eu recours à des sanctions contre les personnes et les autorités impliquées dans ces attaques hybrides. Et nous coordonnons très étroitement nos sanctions avec le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada. Nous disposons donc d’outils efficaces.

Venons-en maintenant au deuxième point, à savoir l’appréciation de la situation. Nous sommes convaincus que, pour être en mesure de prendre des décisions appropriées et d’agir en temps utile et de manière efficace, nous avons besoin d’une capacité d’information et d’analyse adéquate à l’échelle de l’Union européenne. C’est pourquoi l’Union européenne a besoin de son propre centre commun d’appréciation de la situation. Un tel centre aiderait l’Union européenne à conjuguer son expertise et son savoir-faire, par exemple dans la lutte contre ces types d’attaques hybrides.

Abordons enfin le sujet de la désinformation. Il s’agit là d’un bon exemple de coopération très efficace entre l’Union européenne et l’OTAN. Nos personnels sont en contact permanent, en ce qui concerne la désinformation, afin de prévenir la propagation de ces faux contenus et de bloquer les ingérences étrangères. L’OTAN est, par exemple, connectée au système d’alerte rapide de l’UE. Nous échangeons donc constamment nos connaissances. Et nous avons mené avec succès des actions de sensibilisation et des campagnes conjointes, en particulier pour contrecarrer la propagande dans notre voisinage.

Cependant, alors que les menaces hybrides gagnent en acuité, nous devons porter notre coopération au niveau supérieur. C’est la raison pour laquelle nous, le secrétaire général de l’OTAN et la Commission, travaillons à l’élaboration d’une nouvelle déclaration commune UE-OTAN, que nous présenterons aux dirigeants. Notre objectif est de renouveler cette déclaration commune, de la mettre à jour et d’avoir un engagement très fort en faveur d’un partenariat solide entre l’UE et l’OTAN dans le cadre de cette déclaration commune. Nous sommes aux côtés de la Lettonie. Et je tiens à vous remercier une nouvelle fois de nous avoir accueillis ici aujourd’hui. »

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