Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

L’accord de Shanghai

07 juin 2016

Depuis des trimestres, les milieux financiers américains bruissent de rumeurs d’une hausse des taux d’intérêt, dont le suspense est savamment entretenu par la Federal Reserve. Cette augmentation des taux n’est pas nécessaire, mais elle convoie une valeur informationnelle portant sur la normalisation du circuit monétaire américain. 

Cependant, le problème d’une hausse de taux est qu’elle pénalise les exportations américaines au travers d’un renchérissement du cours du dollar. Indirectement, cela favoriserait la capacité exportatrice de la Chine qui entretient une dévaluation progressive de sa propre devise mais cela susciterait aussi un reflux d’investissement chinois au profit des Etats-Unis. Les Etats-Unis sont donc pris entre deux feux, à savoir la normalisation de leur politique monétaire qui entraînerait une appréciation du dollar et le souhait de ne pas subir cette même appréciation.

C’est à ce niveau que se situe l’accord de Shanghai, commis lors d’un récent G7. Les chinois se sont engagés à ne pas déprécier leur monnaie tandis que les américains s’empêcheront de monter trop fortement leurs taux d’intérêt afin d’éviter des glissements de capitaux de la Chine vers les Etats-Unis. La Chine pourrait incidemment conserver l’image d’une monnaie stable nécessaire à sa crédibilité internationale.

Bien sûr, on ne doit jamais exclure une dévaluation brutale de la devise chinoise, qui se transformerait en décrochage monétaire. Mais, ce jour-là, les américains augmenterait leurs droits à l’importation à due concurrence.

 

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