Les Biélorusses veulent du changement, et ils le veulent maintenant

22 septembre 2020
Banque de connaissances

Ursula van der Leyen

Nous sommes impressionnés par le courage des Biélorusses. Mi-août, depuis les élections, les Biélorusses sont descendus dans la rue en nombre jamais vu. Ils exigent la libération de tous les prisonniers détenus illégalement. Les poursuites des responsables de brutalités policières. Ils veulent la liberté d’expression et la liberté de rassemblement. Et ils veulent la démocratie et de nouvelles élections présidentielles, car les élections qui viennent de se dérouler n’étaient ni justes, ni libres. Aujourd’hui, nous leur envoyons trois messages clairs. Premièrement, nous sommes aux côtés des Biélorusses, qui veulent les libertés fondamentales et la démocratie. Deuxièmement, nous sanctionnerons tous les responsables de violences, de répression et de falsification des résultats des élections. Les Biélorusses sont descendus pacifiquement dans la rue et les autorités ont réagi avec violence, ce qui est inacceptable. Troisièmement, nous sommes prêts à accompagner une transition démocratique pacifique du pouvoir en Biélorussie. 

Premier message donc, concernant le soutien. Nous apportons déjà beaucoup d’aide à la Biélorussie dans le cadre du Partenariat oriental. Mais maintenant, il est plus important que jamais d’être là pour les Biélorusses et de réorienter notre aide financière afin qu’elle n’aille pas aux autorités mais à la société civile et aux groupes vulnérables. C’est pourquoi la Commission européenne va mobiliser immédiatement 53 millions d’euros supplémentaires pour soutenir les Biélorusses en ces temps difficiles: 2 millions d’euros pour venir en aide aux victimes de la répression et de la violence inacceptable de l’État. 1 million d’euros pour soutenir la société civile et les médias indépendants. Et 50 millions d’euros au titre de l’aide d’urgence contre le coronavirus pour le secteur de la santé, par exemple des hôpitaux ou l’achat de matériel médical, mais aussi les petites et moyennes entreprises, les groupes vulnérables ou les services sociaux.

Mais à mesure que nous renforçons notre soutien aux Biélorusses, nous devons être fermes avec ceux qui ont truqué ces élections et répriment de manière brutale les manifestants. Donc deuxième message : le soutien est unanime pour que l’Union européenne travaille sur des sanctions à l’encontre des responsables des évènements en cours. Des sanctions ciblées à l’encontre de personnes déterminées, ne portant pas atteinte à la population biélorusse. La Commission est prête à soutenir cette démarche et la liste des personnes soumises aux sanctions devrait être adoptée dès que possible.

Troisième message : nous sommes prêts à nous engager par tous les moyens possibles pour accompagner une transition démocratique pacifique du pouvoir en Biélorussie. Nous soutenons l’ouverture d’un dialogue entre les autorités et l’opposition. Par ailleurs, il y a eu un fort soutien en faveur d’un rôle de l’OSCE. L’OSCE pourrait chercher des moyens de faciliter le dialogue en Biélorussie. La Biélorussie est membre de l’OSCE. Il s’agit non pas tant de proposer une médiation que d’ouvrir des canaux de communication en Biélorussie.

Enfin, les manifestations en Biélorussie ne sont pas contre un pays voisin ou une entité quelconque. Il s’agit de manifestations pour les droits des Biélorusses. Il s’agit de la population biélorusse et de son droit légitime à déterminer l’avenir de son pays. L’Union européenne est aux côtés des Biélorusses. La violence doit cesser. Seul un dialogue avec toutes les parties permettra de trouver des solutions. L’avenir de la Biélorussie doit être décidé par les Biélorusses, en Biélorussie. Il doit naître de l’intérieur.

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