Plus d’un tiers des Belges épargnent moins à cause de l’inflation

12 avril 2022

Face à l’inflation, près de la moitié des Belges ont commencé à réduire leurs dépenses quotidiennes. La  guerre en Ukraine pousse l’inflation vers des sommets rarement atteints. Près de six Belges sur dix ont ressenti que leur vie était devenue entre 1 à 10 % plus chère, et pour plus de quatre consommateurs sur dix l’augmentation dépasse les 10 %. Face à l’inflation, près de la moitié des Belges ont commencé à réduire leurs dépenses quotidiennes notamment en matière d’alimentation, d’habillement et de loisirs et la moitié des Belges chauffent moins leur habitation. C’est ce que révèle une enquête internationale réalisée par ING1, qui analyse pour la première fois le ressenti de la population belge et son comportement face à une telle situation. Plus d’un tiers des Belges épargnent moins à cause de l’inflation.

La reprise post-pandémie et la forte hausse du prix de l’énergie avaient déjà accru fortement l’inflation en 2021, la guerre en Ukraine a conduit à une situation encore plus détériorée, avec une inflation qui atteint des sommets historiques ce qui a des conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages et sur la croissance économique, mais aussi sur le comportement des ménages.

« Selon notre enquête, 58 % des Belges ont ressenti une augmentation des prix entre 1 et 10 % pour les biens et services qu’ils achètent régulièrement. Pour 42 % des Belges, la hausse ressentie des prix est supérieure à 10 %. Globalement, ces données laissent penser qu’en moyenne le ressenti des Belges concernant l’inflation n’est pas fondamentalement différent des statistiques officielles d’inflation, qui indiquent une inflation belge à 8,31 % en mars 2022 (9,3 % pour l’indice harmonisé), même si certaines tranches de la population font face à une inflation plus élevée. »Charlotte de Montpellier, économiste chez ING Belgique

Plus de quatre Belges sur dix obligés de réaliser des économies au quotidien
Malgré l’indexation, les Belges ressentent les effets de l’inflation et commencent à se serrer la ceinture. Cette réduction des dépenses s’observe très clairement dans l’enquête réalisée par ING auprès des ménages. 44 % des répondants essayent de faire des économies sur leurs dépenses courantes, notamment en alimentation. 42 % des Belges réduisent leur budget destiné à l’habillement. Un peu plus d’un tiers des consommateurs (38 %) dépensent moins dans les bars et les restaurants. 34 % réduisent leurs loisirs (cinéma, parc d’attractions,…) et 31 % économisent sur les voyages1.

« Ces données indiquent donc que les Belges sont en train de réduire leurs dépenses dans toutes les catégories de biens, ce qui risque de conduire à un ralentissement marqué de l’économie belge, mettant (temporairement) fin à la reprise post pandémie. Cela tend à confirmer notre prévision d’(au moins) un trimestre de croissance négative en Belgique cette année. »Charlotte de Montpellier

La moitié des Belges ont diminué le chauffage
Près de trois-quarts des Belges (73 %) déclarent ressentir la hausse des prix de l’énergie dans les dépenses liées au logement. Face à la hausse des prix, plus de la moitié des Belges (51 %) indiquent avoir réduit le chauffage dans leur habitation.

« De façon étonnante, on observe ce comportement également auprès des personnes qui n’ont pas vu leur coûts énergétiques augmenter. Parmi ce groupe-cible, 40 % déclarent avoir diminué leur utilisation du chauffage. Les Belges sont plus nombreux que leurs voisins européens à avoir réduit la température de leur thermostat. Ainsi, parmi ceux qui ont vu leurs coûts énergétiques augmenter, 55 % des Belges ont réduit le chauffage, contre 44 % des Allemands et 46 % des Espagnols (la proportion est en revanche similaire aux Pays-Bas). »Charlotte de Montpellier

Aucune différence entre les pays n’est par contre à relever en ce qui concerne l’utilisation des appareils ménagers électroniques. Un tiers des Belges déclarent avoir diminué l’utilisation du lave-vaisselle, du sèche-linge ou encore de la télévision.

Les prix vont continuer d’augmenter pour la majorité de la population
Près de neuf Belges (87 %) sur dix prévoient que les prix vont continuer d’augmenter. Si 57 % des répondants pensent que l’augmentation ne dépassera pas 10 %, ils sont 29 % à s’attendre à une hausse supérieure à 11 %.

« Dans l’esprit des Belges, le contexte d’inflation semble donc parti pour durer, ce qui explique probablement leur pessimisme pour l’année à venir. Interrogés sur les perspectives, 47 % des Belges pensent que la situation financière de leur ménage va se détériorer au cours de 12 prochains mois, tandis que 10 % tablent sur une amélioration. Comme souvent, les jeunes (18 à 35 ans) sont beaucoup plus optimistes que les personnes de plus de 35 ans. Ils sont près d’un quart (23 %) à penser que leur situation financière va s’améliorer dans l’année (contre 5 % des 35 ans et plus). »Charlotte de Montpellier

La santé financière se détériore, plus d’un tiers des Belges épargnent moins
L’inflation joue un rôle important sur l’évaluation de la santé financière des Belges. 50 % des Belges se disent plus inquiets concernant leur santé financière et 47 % de la population estime que sa santé financière s’est détériorée.

« De façon étonnante, alors que la Belgique est l’un des seuls pays au monde où un mécanisme d’indexation automatique protège les revenus contre l’évolution de l’inflation, les Belges estiment que leur santé financière s’est autant, voire plus, dégradée que leurs homologues dans les autres pays européens. »Charlotte de Montpellier

Ce contexte influence fortement les décisions financières prises par les ménages belges. Les changements de comportement financier se traduisent principalement par une réduction de l’épargne. 36 % des Belges déclarent avoir mis moins d’argent sur leur compte épargne. 14 % de la population indique même avoir retiré de l’argent de son compte épargne.

1 Enquête internationale, commandée par ING et effectuée par Ipsos. Enquête réalisée entre le 15 et le 23 mars 2022, sur un échantillon représentatif de 1005 Belges. La même enquête a été effectuée en Allemagne, en Roumanie, en Pologne, en Turquie, en Espagne et aux Pays-Bas.
2 Pour les données détaillées, veuillez consulter la figure 4 de l’étude complète en annexe.

 



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