Vers une facture d’énergie annuelle de 8.000 euros?

31 août 2022
Banque de connaissances

Ewa Kuczynski

Le prix du gaz poursuit sa hausse inexorable. De quoi alourdir considérablement les factures des ménages pour qui le budget énergie ne cesse de gonfler. Mardi matin, le prix de référence du gaz TTF évoluait à 276 euros par mégawattheure (MWh). Un cours qui se traduira inévitablement par une facture élevée pour les consommateurs en possession d’un contrat variable. Les dépenses liées à la consommation énergétique d’un logement montent en flèche. La faute à la flambée des prix des matières premières, notamment engendrée par la guerre en Ukraine, et qui cause bien des misères aux foyers qui se chauffent au gaz.

Et l’hiver s’annonce tendu. Mardi matin, le prix de référence du gaz TTF s’établissait à 276 euros par mégawattheure (MWh). À 18h, il se chiffrait à 260 euros (-6,47%). En outre, le prix moyen à débourser mardi pour l’électricité livrée mercredi a atteint 611,97 euros par MWh. Ce montant pulvérise le tout nouveau record de 561,94 euros établi dimanche. Le précédent record avait été établi le 17 août à 541 euros.

Ces tarifs se traduiront inévitablement par une facture particulièrement élevée pour les consommateurs en possession d’un contrat variable.

7.920 euros par an, voire plus

Les experts sont catégoriques. Si l’on se base sur les prix actuels sur les marchés de gros (sur base du prix du gaz mardi matin, soit 276 euros / MWh) et en admettant que ces prix restent à ce niveau (rien ne garantit que le plafond n’ait pas encore été atteint), la dépense annuelle moyenne d’un ménage composé de quatre personnes, pour le gaz naturel, calculée sur base de la consommation annuelle d’un client résidentiel de 17.000 kWh (référence établie par la Creg et effective depuis avril 2022), pourrait atteindre 5.320 euros, TVA, coûts de réseaux et taxes incluses.

À cela se rajoute le montant de la facture d’électricité, qui elle, pourrait se chiffrer à 2.580 euros (sur base d’une consommation annuelle de 3.500 kWh pour les clients résidentiels équipés de compteurs simples), TVA, coûts de réseaux et taxes incluses, si le prix actuel de l’électricité venait à se stabiliser. La facture annuelle moyenne totale (énergie et gaz) d’un ménage se chiffrerait donc à… 7.920 euros.

Cette note finale pourrait encore être revue à la hausse dans les mois à venir: « Les prix de ce mois ne comptent que pour 1,4% de la consommation annuelle de gaz. Ce seront surtout les prix communiqués début octobre et fin mars qui détermineront la facture totale pour le consommateur qui se chauffe au gaz… Il n’est pas inconcevable qu’à ce moment, les prix soient encore plus élevés », affirme Jordi Van Paemmel, expert énergie pour Test-Achats.

15 fois plus cher qu’en 2020

Selon Damien Ernst, professeur à l’Université de Liège (ULiège), le gaz est actuellement près de 15 fois plus cher qu’il y a deux ans. « La crise du covid était une période transitoire (avec des tarifs extrêmement bas). Mais il y a deux ans, le prix du gaz avoisinait les 18 euros MWh, alors qu’aujourd’hui, on tourne aux alentours des 280 euros, par MWh« , alors que le prix de l’électricité, quant à lui, s’est vu multiplié par dix depuis 2020.

« Le montant de la facture mensuelle d’un ménage avoisine le montant d’un loyer, on est dans une situation très sérieuse qui pourrait se transformer en un drame financier pour bien des ménages », poursuit-il.

Une lueur d’espoir?

Faut-il pour autant renoncer à se chauffer au gaz? Certes, tous les consommateurs sont vivement encouragés à surveiller leur consommation d’énergie.

Selon Damien Ernst, le prix du gaz pourrait toutefois venir à diminuer en raison d’une baisse de la demande: « Nous consommons 4.500 térawattheure (TWh) de gaz en Europe. Près de 1.500 TWh provenaient de la Russie. L’Europe a pu compenser cette perte à concurrence de 800 TWh en augmentant les imports. Il en manque encore 600 (soit 15% des 4.500 consommés). Mais à des prix qui se chiffrent au-delà de 200 euros/MWh, nous perdons plus que 15% de la demande, donc plus que ces 600 TWh restants. Donc selon moi, les prix de l’énergie ne resteront pas si élevés. »

Source L’echo

 

 



Laissez une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués *