Les incendies et explosions, première cause de sinistre des entreprises

18 janvier 2019

Les risques cyber et l’impact des nouvelles technologies auront une influence croissante sur les sinistres des entreprises dans les années à venir. Toutefois, ce sont les incendies et explosions qui donnent lieu aux plus importantes demandes d’indemnisation adressées par les entreprises aux assureurs, selon le nouveau rapport d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS). La grande majorité des sinistres des entreprises sont dus à des facteurs techniques ou humains, même si les catastrophes naturelles, telles que les ouragans, ont causé des sinistres dévastateurs ces deux dernières années.
Dans son dernier rapport Global Claims Review, AGCS révèle les principales causes de sinistre dans le secteur de l’assurance des entreprises, après une analyse de 470.000 demandes d’indemnisation reçues dans plus de 200 pays sur les cinq dernières années (de juillet 2013 à juillet 2018), d’une valeur d’environ 58 milliards d’euros (66,5 milliards de dollars).
Les pertes financières les plus importantes sont liées aux incendies et explosions, aux incidents d’aviation, aux travaux défectueux et à la maintenance, ainsi qu’aux tempêtes, qui représentent conjointement plus de 50% de la valeur totale des demandes d’indemnisation. Plus de 75% des pertes financières dans le monde sont dues à dix principales causes de sinistre.
Les incidents de produits défectueux entraînant des rappels, des blessures ou des interruptions d’activité représentent la principale cause de sinistre en France. Le transport maritime, la construction, ainsi que l’alimentation et les boissons sont les secteurs les plus exposés. Ces incidents représentent 18% de la valeur totale des demandes d’indemnisation. Les incendies sont le deuxième motif de demande d’indemnisation des entreprises (16%). Les trois principaux types de sinistres sont liés aux marchandises endommagées (24%), aux produits défectueux (4%) et aux naufrages et collisions de navires (3%).
« Le rapport met en évidence la hausse des valeurs à risque pour les entreprises et leurs assureurs, indique Philipp Cremer, directeur mondial de l’indemnisation chez AGCS. Aujourd’hui, dans un environnement interconnecté et mondialisé, les pertes financières augmentent en raison de la concentration géographique des valeurs, souvent situées dans des régions particulièrement exposées, et des répercussions liées aux chaînes d’approvisionnement et aux réseaux mondiaux. À l’avenir, les nouvelles technologies présenteront des avantages, mais entraîneront aussi des risques et des sinistres. Cependant, elles offriront des moyens d’éviter et d’atténuer les pertes, ainsi que d’améliorer la procédure d’indemnisation pour nos clients. »
Des incendies et des incidents d’aviation plus coûteux
Dans les cinq dernières années, les incendies et explosions ont provoqué plus de 14 milliards d’euros de pertes et ont causé plus de la moitié (11) des 20 plus grandes catastrophes d’origine non naturelle analysées. La valeur moyenne d’une demande d’indemnisation atteint près de 1,5 million d’euros.
« De manière générale, les demandes d’indemnisation en assurance des biens sont plus élevées, en raison de l’inflation et de la concentration des valeurs due à la mondialisation et à l’intégration des chaînes d’approvisionnement, explique Raymond Hogendoorn, spécialiste de l’indemnisation dommages et risques techniques chez AGCS. Les fabricants étant plus efficaces, les valeurs par mètre carré ont augmenté de manière exponentielle. Les sinistres liés aux incendies et aux inondations sont beaucoup plus coûteux par mètre carré qu’il y a dix ans. »
Les coûts liés à l’impact des interruptions d’activité peuvent accroître sensiblement le montant total définitif des pertes dues aux incendies et explosions, mais aussi aux nombreuses autres causes majeures identifiées dans le rapport. Aujourd’hui, les demandes d’indemnisation en assurance des biens de grande ampleur comprennent presque toujours un important volet interruption d’activité : la valeur moyenne d’une demande d’indemnisation pour perte d’exploitation liée à des dommages aux biens s’élève à plus de 3 millions d’euros. Cela représente une hausse d’environ 39% par rapport à la valeur moyenne d’une demande d’indemnisation pour dommages directs aux biens (2,2 millions d’euros).
Malgré le nombre record d’événements météorologiques récents aux États-Unis et dans le reste du monde, les tempêtes sont les seules catastrophes naturelles figurant parmi les dix principales causes de sinistre. L’analyse montre que les sinistres des entreprises sont généralement dus à des facteurs techniques ou humains, ou à des catastrophes d’origine non naturelle, qui représentent 87% de la valeur totale des demandes d’indemnisation.
L’aviation mondiale vient d’enregistrer son année la plus sûre de son histoire, mais les demandes d’indemnisation dans ce secteur n’ont pas baissé pour autant. Les collisions et accidents d’avion, au sol et en vol, sont la deuxième cause de sinistre. L’augmentation des dépenses de réparation, liées aux matériaux composites et aux moteurs d’aéronefs plus complexes et plus coûteux, est aussi un facteur à prendre en compte.
Tendances en matière de responsabilité civile et améliorations liées à l’InsurTech
Les produits et travaux défectueux, qui représentent 14% de la valeur totale des demandes d’indemnisation, sont la principale cause de sinistre en responsabilité civile des entreprises. Les sinistres en responsabilité du fait du produit sont plus importants et les rappels de produits augmentent en volume. Les chaînes d’approvisionnement dans des secteurs comme la construction automobile sont de plus en plus complexes. Les entreprises limitent la liste de leurs fournisseurs dans le monde, ce qui augmente de manière exponentielle les risques de responsabilité civile produits sur ce petit nombre de fournisseurs.
Les litiges avec un tiers seraient présents dans 30% des sinistres en responsabilité civile des grandes entreprises, contre moins de 1% des sinistres en assurance des biens en moyenne. Aux États-Unis, en particulier, la tendance est à la hausse du montant des dommages-intérêts convenus ou ordonnés en cas de blessures corporelles, qui comprennent parfois des montants punitifs très élevés, comme le montrent les récentes affaires du glyphosate et du talc.
« Nous ne constatons pas une plus grande fréquence des sinistres en responsabilité civile, mais des montants plus élevés avec une hausse des dommages-intérêts et des frais de justice, souligne Peter Oenning, spécialiste de l’indemnisation RC chez AGCS. Nous observons également des demandes d’indemnisation en Amérique latine et en Asie plus importantes que dans le passé. Auparavant, neuf des dix plus grandes demandes d’indemnisation au monde provenaient des États-Unis. Aujourd’hui, ce nombre est plus proche de sept. »
L’analyse montre également que les assureurs ont versé en moyenne 32 millions d’euros d’indemnisation par jour dans les cinq dernières années. À elle seule, AGCS a versé 4,8 milliards d’euros à ses assurés en 2017. Les assureurs adoptent de plus en plus les technologies innovantes pour améliorer la gestion des demandes d’indemnisation. L’apprentissage automatique et la robotique peuvent accélérer le règlement des demandes d’un faible montant et d’une fréquence élevée. Pour évaluer rapidement les dégâts dus aux tempêtes ou aux inondations, à la suite d’une catastrophe naturelle, AGCS utilise l’imagerie satellite et les drones, qui permettent une estimation plus rapide des pertes, et ainsi une meilleure affectation des ressources et un règlement plus précoce.
Source: AGCS

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