L'inflation globale dans la zone euro a augmenté à 2 % mais l'inflation structurelle s'est maintenue à 0,9 %

23 mars 2017

Il ressort de la vision macro réalisée par Belfius que depuis la fin 2016, l’augmentation des prix de l’énergie a entraîné une hausse de l’inflation, de sorte que la croissance réelle des revenus a reculé de 1,9 % à 1,2 % au deuxième semestre 2016. En tant qu’importateur net de pétrole, la zone euro court le risque qu’une nouvelle hausse des cours pétroliers maintienne l’inflation à un niveau élevé, ce qui continuerait d’éroder le pouvoir d’achat et pèserait sur les dépenses des consommateurs.

En février, la croissance des prix à la consommation a atteint 2,2% en Allemagne. Une augmentation des prix de 3 % a même été enregistrée sur une base annuelle en Espagne et en Belgique. Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, a fait comprendre que, selon lui, les prévisions d’inflation de la BCE doivent être revues à la hausse, ce qui a alimenté les spéculations selon lesquelles la BCE va s’atteler à normaliser sa politique monétaire en 2017.

En matière d’inflation structurelle, il n’est toutefois pas question de hausse excessive des prix et il n’y a donc pas d’urgence à mettre fin à la politique de taux nul de la BCE. Si l’on retranche les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, seuls 0,9 % d’inflation sous-jacente subsiste en février (sur les 2 % d’inflation globale). En outre, la persistance de nombreux facteurs de risque dans la zone euro plaident en faveur de l’arrêt accéléré de la politique d’assouplissement monétaire de la BCE.

L’EUR-USD fluctue entre 1,05 et 1,07

Après que l’euro a atteint un record de 1,08 face à l’USD début février, l’EUR-USD a diminué à un cours de 1,053 au début mars, et depuis lors, le cours du change oscille entre 1,05 et 1,07. Le dollar américain a profité ces dernières semaines d’une spéculation plus intense selon laquelle la banque centrale américaine devra procéder à davantage de hausses de taux en 2017 que ce qui était prévu au début de l’année.

Un rapport de l’agence de notation Moody’s a soutenu l’USD. Il avançait qu’une taxe à l’importation aux États-Unis pouvait donner des ailes supplémentaires au dollar américain car elle allait peser sur les pays émergents qui dépendent des exportations vers les États-Unis. De même, les pays émergents ayant beaucoup de dettes en USD se retrouveraient sous pression dans un tel scénario.

À court terme, l’incertitude planant sur les élections présidentielles en France plaide en défaveur d’une appréciation de l’euro mais lorsque cet écueil politique sera contourné, les différentiels de taux à court et long terme entre les États-Unis et la zone euro seront de nouveau les principaux déterminants du cours EUR-USD.

L’euro a gagné près de 3 % par rapport à la livre

Entre la mi-février et la mi-mars, l’euro a gagné près de 3 % par rapport à la livre britannique. Après la déclaration de la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, selon laquelle elle voulait organiser un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse, le cours du change EUR-GBP a grimpé à 0,875, le niveau le plus élevé depuis janvier. La cheffe du gouvernement écossais et présidente du SNP (Scottish National Party) ambitionne un référendum entre l’automne 2018 et le printemps 2019, ce qui doit environ correspondre à la fin des négociations sur le Brexit entre le R.-U. et l’U.E. Selon les enquêtes, le soutien de l’Écosse en faveur de l’indépendance a augmenté, maintenant qu’il est évident que le gouvernement britannique de Theresa May vise un Brexit ‘dur’, tandis que les Écossais veulent rester dans le marché unique européen.

 La devise britannique a également perdu du terrain face au dollar américain en février et au cours de la première quinzaine de mars. Jusqu’à présent, le Brexit n’a pas eu d’impact négatif notable sur la croissance économique au R.-U. parce que le secteur des exportations a pu profiter de la livre meilleur marché. Mais l’augmentation de l’inflation à l’importation, qui entraîne un affaiblissement de la devise, pèse lourdement sur la formation des salaires réels. En janvier, les salaires britanniques ont reculé en moyenne de 0,4 % sur une base annuelle.

Source : Belfius

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