L’économie belge se contracterait légèrement de 0,2 % au troisième trimestre de 2022

16 septembre 2022
Banque de connaissances

La croissance économique en Belgique a clairement fléchi au cours du deuxième trimestre de 2022, comme prévu. Selon les statistiques de l’ICN les plus récentes, le PIB a toutefois progressé de 0,2 % par rapport au trimestre précédent, ce qui est légèrement supérieur à nos attentes du Busines Cycle Monitor de juin (0,0 %). Compte tenu de la détérioration de l’environnement extérieur, la croissance légèrement positive indique que la dynamique de la reprise dans la branche des services après la pandémie a continué de soutenir la croissance et a contrebalancé les vents contraires découlant principalement de la flambée des prix de l’énergie. Toutefois, nous estimons qu’il est peu probable que la reprise dans les secteurs touchés par la pandémie demeure aussi forte au troisième trimestre alors que les vents contraires se sont intensifiés. Par conséquent, nous tablons sur un recul de 0,2 % de l’activité économique.

Le PIB réel de la Belgique a augmenté de 0,2 % au deuxième trimestre de 2022. Bien que cela corresponde à un net ralentissement par rapport au premier trimestre, c’est légèrement mieux que l’estimation précédente du Business Cycle Monitor (0,0 %).

La croissance du PIB au deuxième trimestre a bénéficié d’une nouvelle expansion marquée de la consommation privée et, en particulier, des services. Cependant, la flambée des prix de l’énergie et le décalage des mécanismes d’indexation pèsent, au moins temporairement, sur le pouvoir d’achat des ménages tandis que la confiance des consommateurs demeure faible. Ceci devrait entraîner une diminution de la consommation privée au troisième trimestre. Les fondamentaux restent toutefois sains et la consommation des ménages devrait se redresser à un peu plus long terme à mesure que les pressions sur les prix s’atténuent et que les mécanismes d’indexation poussent les revenus nominaux à la hausse.

Les coûts de production haussiers et les perspectives économiques incertaines ont mené à un repli des investissements des entreprises au deuxième trimestre. Depuis, le climat des affaires continue de suivre une tendance graduelle à la baisse et les attentes en matière de demande se détériorent davantage, même si elles demeurent proches des niveaux d’avant la pandémie. En conséquence, nous nous attendons à ce que les investissements des entreprises se contractent à nouveau au troisième trimestre. Les investissements en logement devraient également continuer à se replier.

La consommation publique devrait poursuivre sa croissance modérée au troisième trimestre, tandis que le déploiement des plans d’investissement devrait stimuler l’investissement public. La contribution des exportations nettes à la croissance devrait rester proche de zéro car les exportations et les importations devraient diminuer dans les mêmes proportions.

Le modèle de prévision immédiate « BREL » de la BNB estime actuellement la croissance trimestrielle du troisième trimestre à environ -0,4 %, tandis que le modèle « R2D2 » est clairement plus optimiste avec un taux de croissance de 1,5 %. L’incertitude de ces modèles de prévision immédiate demeure exceptionnellement élevée, car les chocs massifs survenus depuis le début de la crise du COVID-19 constituent un défi pour l’estimation des modèles de séries temporelles standards. Il est nécessaire de prendre en compte des éléments supplémentaires, tels que les potentielles nouvelles réductions de production dans certaines industries qui sont touchées relativement fortement par les prix énergétiques très élevés.

Dans l’ensemble, nous considérons actuellement qu’une contraction de l’activité économique de l’ordre de 0,2 % est le scenario le plus plausible. Ceci est conforme à la médiane des modèles univariés et correspond à l’extrémité la plus pessimiste des estimations fournies par les deux modèles de prévision immédiate. Il convient toutefois de souligner à nouveau l’incertitude élevée entourant cette projection. Compte tenu des nouvelles positives en provenance de la consommation des ménages et de la vigueur du marché du travail, un résultat plus positif est certainement concevable. En revanche, la situation économique est susceptible de se détériorer davantage si les pressions actuelles sur les prix de l’énergie persistent ou s’intensifient.



Laissez une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués *