Un lanceur d’alerte secoue le Parlement de Bruxelles

09 mai 2022
Banque de connaissances

Un incident s’est produit au sein de la commission du logement du Parlement de Bruxelles, impliquant le dénonciateur récemment licencié. La police militaire a dû intervenir. Le président du Parlement Rachid Madrane (PS) porte l’affaire devant le Bureau élargi. « Cela touche le fondement même de notre travail parlementaire. Cela n’aurait pas dû arriver. »

Vous mentez », « C’est faux, aucune famille n’a reçu l’argent sur son compte, vous êtes une menteuse ». Vous m’avez viré pour vous avoir prévenu ». C’est ce que l’on entend dans le public de la commission du logement après que la secrétaire d’État Nawal Ben Hamou (PS) ait répondu à une question de la députée Zoé Genot (Ecolo) sur les allocations de loyer qui ne sont pas payées. L’homme a continué à intervenir par la suite. La session a dû être suspendue.

L’homme dans le public semble être le fonctionnaire récemment licencié du service du logement de la Région bruxelloise.

Selon le ministre de la Fonction publique Sven Gatz (Open VLD), il a été licencié après une évaluation négative. Mais l’homme a également mis en lumière les problèmes liés au paiement de l’allocation de loyer. Il avait obtenu le statut de dénonciateur pour cela, mais cette protection lui a été retirée après que la médiatrice Catherine De Bruecker a examiné le dossier de plus près. Le licenciement a suivi rapidement.

Le cas des allocations de loyer impayées est embarrassant pour la secrétaire d’État au logement Nawal Ben Hamou (PS). Les problèmes de paiement ne seront pas résolus. Quelque 12 500 locataires attendent toujours leurs allocations, après avoir souffert du dossier pendant des années.

Une action résolue
Selon une source, le dénonciateur a continué à faire parler de lui dans le hall du parlement par la suite. Un membre du cabinet de Ben Hamou se serait senti menacé. La police militaire a dû intervenir. À la fois pour arrêter le fauteur de troubles et pour escorter la secrétaire d’État Nawal Ben Hamou en toute sécurité.

L’incident a eu lieu jeudi dernier, mais vendredi, le président du Parlement, Rachid Madrane, l’a rappelé en séance plénière.

« Cela affecte la liberté du travail parlementaire », a-t-il déclaré. Il soulèvera la question au Bureau élargi.

« C’est exact », a déclaré Madrane à BRUZZ. « Je rappellerai aux présidents des commissions qu’il existe un règlement au Parlement de Bruxelles. Les membres du public sont les bienvenus dans notre parlement, mais ils ne sont pas autorisés à interférer dans le débat parlementaire. Le président de la commission doit être très strict à ce sujet. Et après un premier avertissement, la personne doit être immédiatement remise à la police militaire. »

C’est aussi un doigt pointé vers la présidente de la commission, Petya Obolensky (PTB-PVDA), qui, selon certains, n’a pas agi de manière assez décisive.

Séparation des pouvoirs
Il n’a pas encore été décidé si le Parlement de Bruxelles portera plainte contre le dénonciateur.

Le dénonciateur confirme l’incident. « J’ai effectivement crié depuis le public. Mais ce qui est encore plus scandaleux, c’est que le secrétaire d’État a demandé au parlement de couper le flux en direct de la session parlementaire (la vidéo a effectivement été coupée, ndlr). Ceci est contraire à la séparation des pouvoirs. Le gouvernement n’a pas à donner d’ordres au parlement. »

Le bureau de la secrétaire d’État Nawal Ben Hamou dément qu’il aurait demandé aux services du Parlement de couper le flux en direct. « Le ministre n’est intervenu d’aucune manière », a-t-il ajouté.

Le dénonciateur confirme également l’incident avec la police militaire, mais affirme n’avoir jamais menacé personne. « J’avais un rendez-vous avec un député du Défi. Il est ensuite venu me libérer. »

En attendant, le lanceur d’alerte poursuit son combat pour les 12 500 locataires qui n’ont toujours pas reçu d’allocation de loyer. La semaine prochaine, il y aura une conférence de presse avec les locataires qui attendent toujours leur argent.

Cela doit être possible
Le président de la commission, Petya Obolensky (PTB-PVDA), conteste qu’il n’ait pas agi de manière assez stricte. « Je pense que si quelqu’un du public veut intervenir, nous ne devrions pas l’interdire. Et certainement pas si cela concerne un dénonciateur. Tant que personne n’est mis en danger, ou qu’aucune violence n’est utilisée, ce n’est pas un problème », a-t-il déclaré à BRUZZ.

« J’espère que cet incident ne sera pas utilisé (par la majorité, ndlr) pour commencer à interdire les actions du public au parlement à l’avenir. »



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